Quel type de laine choisir ?

martinandlara

Quand on commence le tricot, on peut être un peu perplexe face aux différents choix de laines. Le plus sûr est d’utiliser la laine préconisé par le patron, mais de multiples autres choix sont possibles !

1- Quelle épaisseur ?

C’est vraiment le premier facteur à prendre en compte à mon sens. L’échantillon sera radicalement différent. On peut assez aisément reconnaître l’épaisseur d’un fil à son poids pour 100g (pour peut qu’il soit majoritairement en laine).

Voici un ordre d’idée :

  • Lace : 800m /100g
  • Fingering : 400m/100g
  • Sport : 300m/100g
  • DK : 250m/100g
  • Worsted : 100m/100g

Il existe d’autres épaisseur, encore plus fin et encore plus épais, mais vous saisissez le principe ! Vous pouvez également vous référer à l’échantillon donné par le patron et le comparé à celui de l’étiquette de votre laine, en veillant à ce que la taille d’aiguille proposée corresponde.

On peut parfois tricoter un fil avec la « mauvaise » taille d’aiguille ! Avec des aiguilles plus petites, vous obtiendrez un tissu très dense, solide (ce qu’on fait pour des chaussettes par exemple). Avec des aiguilles plus grandes, vous obtiendrez un tissu très aéré, voire ajouré (on dit tricoter en « déjaugé »). C’est ce que j’avais fait pour un châle rayé : mon premier fil était un fingering, l’autre était bien plus fin et pourtant tricoté avec les mêmes aiguilles. J’avais ainsi obtenu un jeu de rayures par transparence.

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Lili Pili d’Ambah O’Brien – Rayures grises avec un fil fingering et un fil cobweb

 

2- Quelle matière ?

Il existe de multiples matières pour créer des fils à tricoter. Laine bien sûr (et la race du mouton est parfois indiquée est change l’aspect du fil), cachemire, alpaga, angora, soie, mais aussi coton, lin, viscose, bambou, et bien évidemment acrylique ou nylon. Les possibilités se démultiplient avec les mélanges ! Chaque fibre va avoir des caractéristiques.

  • Laine : apportera de la chaleur au tricot. Le mérinos est très doux, le BFL plus rustique (pour les races les plus fréquentes)
  • Cachemire : fibre très luxueuse, très douce et chaude. Se retrouve dans le mélange MCN (mérinos cachemire nylon)
  • Alpaga : aspect plus ou moins « pelucheux » en fonction des marques, ce qui en fait une laine douce ou au contraire qui démange en fonction de votre sensibilité à ses petits poils !
  • Angora : laine précieuse et douce, également pelucheuse mais souvent mieux supportée de l’alpaga.
  • Soie : aspect brillant, apporte du drappé.
  • Coton : pour les tricot d’été, moins chaud, assez lourd.
  • Lin : Agréable en été, un peu plus sec, mais plus léger
  • Viscose : souvent mélangé au coton, allège le poids du tricot
  • Bambou : aspect un peu brillant comme la soie
  • Acrylique : peu cher, facile d’entretien
  • Nylon : apporte de la solidité au fil
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Aspect « poilu » d’une laine contenant de l’alpaga

Vous comprendrez qu’en fonction du projet, les choix sont radicalement différent ! Vous voulez tricoter un pull d’hiver ? Choisissez de la laine, de l’angora ou de l’alpaga. Un top d’été sera parfait en coton ou en lin, plus ou moins mélangé. Les chaussettes devront contenir du nylon car elles sont soumises à des frottements importants. Un tricot pour bébé sera volontiers en acrylique pour résister aux lavages fréquents. Un pull loose aura un joli tombé dans un fil qui contient de la soie. Au contraire, un pull en jaquard à besoin d’une laine rustique comme du BFL.

 

3- Single ou retordu ?

Les fils peuvent être la simple fibre filée et retordue sur elle même (fil single) ou comprendre plusieurs brins retordus ensemble (indiqué sous forme de « ply », le chiffre noté juste avant correspond au nombre de brins retordus ensemble).

Les fils singles sont souvent très doux, mais peuvent avoir tendances à pelucher un peu plus facilement. Cela dit, de nombreuses personnes les utilisent pour des vêtements sans déconvenue.

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A gauche : un fil très retordu – En haut : un retord « classique » – A droite : un single

Les fils retordus permettent souvent un point plus régulier. A mon sens, un fil avec un retord serré est à privilégier pour la réalisation de torsades (et globalement de points texturés), car il fera ressortir le motif.

Malheureusement l’importance du retors n’est pas visible sur l’étiquette, il faut avoir la laine en main pour s’en rendre compte. Bon à savoir qu’en on achète sur internet !

 

4- Pelotes ou écheveaux ?

Les laines teintes à la main sont souvent présentées sous forme d’écheveaux de 100g, alors que les pelotes sont le plus souvent de 50g et se trouvent facilement pour les laines industrielles, mais ça n’est pas toujours le cas !

Il y a des avantages et des inconvénients pour les deux formats : les écheveaux contenant plus de métrage, vous tricoterez plus de fils d’un seul tenant (et ça fera ça de fils en moins à rentrer !) mais nécessiteront l’étape supplémentaire de la mise en pelote. Et pour cela, soit vous réalisez votre pelote à la main (et ça prend une plombe, clairement), soit il faut investir dans un dévidoir et un bobinoir.

 

5- Unis, faux unis, speckles ?

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A gauche : faux uni – En haut : uni – A droite : speckles

La couleur de la laine va avoir un impact direct sur l’aspect du tricot, évidemment. Il faut surtout bien avoir en mémoire que l’effet en pelote et tricoté ne sont parfois pas du tout les mêmes ! Et l’on est parfois attiré par des écheveaux sans pour autant s’imaginer porter le mélange de couleur qui le compose…

L’important est de bien visualiser quelle couleur vous allez choisir pour quelle partie du projet. Un point texturé risque de disparaître si la laine est très chamarrée. Au contraire, une laine avec beaucoup de couleur peu rompre la monotonie d’un grand aplat de jersey.

 

Voilà les petites choses que j’ai apprise sur le tas, à force d’essais. Ce n’est évidemment pas une science exacte, et le mieux reste d’expérimenter !

 

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